l'a pris l'habitude, kaneda, de rester face aux dessins comme un connaisseur devant un tableau. l'a pourtant pas les meilleurs exemples, l'est pourtant à peine sujet à la critique, l'a pas le matos pour, l'a pas les connaissances à siffler ce qu'est bien ou pas bien. l'a pourtant le sourire qu'est là, qui peine pas vraiment à se pointer, quand y passe les portes ça résonne comme une offrande, la carcasse donnée pour y rajouter un surplus de frissons rocambolesques. l'a pas en idée de partir sur un autre blase cette fois, kaneda, l'a pas envie de faire juste pour faire, d'en rajouter plus aux tombes qui trônent sans fierté sur une partie de son corps. l'accepte pourtant de les jauger dans le miroir, de siffler un début d'excuse avant de plonger sa face dans de l'eau froide absorbée par des glaçons. l'a prévu quelques jours auparavant de faire dans une simplicité douloureuse, à vouloir un oeil à demi-ouvert sur le dos de sa main droite, la jouer troisième oeil sans pour autant être susceptible de connaître l'intérieur de lui-même. connaît déjà assez ses côtes, connaît déjà assez le moindre os qui vient surmonter son immense dégaine prête à vider celle qu'aura le malheur de passer là où l'est posé. pas sous un arbre. à peine sous un morceau de lune. l'a les mains qui se joignent derrière son dos, zieute le bureau, apprécie l'odeur qu'émane des pièces, ç'a de quoi rassurer, presque apaiser le brouhaha qui fait mine de planter quelques aiguilles en plein coeur. l'a jamais eu envie, kaneda, de bien compter les battements, ni même de comprendre la succession des organes qui tapissent tout à l'intérieur, juste en-dessous des muscles. y s'avance, pose finalement ses coudes sur le comptoir, y'a junko qui y est posée sur ce bureau, les papiers qui menacent de s'envoler dans un claquement de paumes.

- tu m'as l'air bien soucieuse,
- ou heureuse de m'voir ?
- un des deux,
- ou peut-être les deux.