La soirée était déjà bien animée pour un soir de semaine. Toya aimait voir cela. La lanterne vivante était la raison première pour laquelle il avait choisi d’ouvrir un tel établissement. C'était un lieu de rencontre pour tout le monde et où chacun pouvait se sentir bien. En tout cas, il essayait que cela soit le cas. Pour cela il avait aussi choisi un bon personnel pour tenir le bar. Vu que ce n’était pas vraiment lui même qui le gérait. Il préférait profiter avec les différents clients présents. Il paraissait que c’était aussi ce qui faisait le charme de La lanterne. Le charmant kitsune du feu qui illumine l’endroit et avec lequel il est facile de communiquer et de passer un peu de temps.

Alors, vu l’animation qu’il y avait ce soir, il savait qu’il allait passer un bon moment. Il en était certain. Voir tous ces inconnus passer du bon temps suffisait à ce que lui aussi passe une bonne soirée. Donc il n’était pas inquiet tandis qu’il se servait un verre pour aller s’amuser un peu. Laissant ses trois queues de renards onduler au rythme de la musique qui sonorisé l’établissement. Observant autour de lui pour savoir avec qui il allait commencer à parler. Après tout, ce n’était que le début de soirée, il aurait largement le temps de faire le tour de plusieurs tables avant qu’il soit l’heure de terminer la soirée. Même si il n’était pas efficace en tant que gérant, il faisait toujours la fermeture du lieu avant de monter se coucher dans son appartement. Un sourire aux lèvres, il avait approché une table, espérant ne pas se faire rejeter. "Je peux ?" L’homme savait que tout le monde n’appréciait pas d’être dérangé pendant leurs soirées entre amis. Donc il ne comptait pas s’imposer si il n’était pas le bienvenu. Il avait un minimum de bon sens pour comprendre ce genre de chose. Certes il aimait s’amuser mais ca ne voulait pas dire qu’il devait embêter les autres. Du moins pas dans son bar, ailleurs il ne se déranger pas pour le faire.

@Anan

life is good ❋
mars 2021

Encore et encore, les mêmes journées s’enchaînent sans que le tengu ne parvienne réellement à enchaîner son ennui. Perché sur les toits des temples ou dans la cime des arbres, il a beau crié aux âmes perdues qu’elles ne retourneront jamais d’où elles viennent, cela ne le satisfait plus vraiment. Le temps s’étire à l’infini et en voilà bien le problème. Mais pourquoi ne pas partir, lui demandera-t-on. Et pour aller où, répondra-t-il. L’enfant perdu qu’il est devenu n’a aucune attache, aucun port où ancrer ses amarres. Que ce soit ici ou bien ailleurs, quelle est la différence ? A l’évidence, il n’y en a plus aucune. Les souvenirs se sont embrouillés depuis toutes ces années et il traîne ses geta dans la ville fantôme, en quête de divertissement à sa hauteur.
C’est ainsi qu’il pousse la porte d’un établissement dans lequel il est déjà venu se perdre une fois ou deux. Peut-être davantage, qui sait ? Quoiqu’il en soit, il ne manque pas de s’installer à une table libre après être allé prendre une consommation au bar. Habitué de ce genre d’endroit, Ankoku y est à son aise, réchauffant ses plumes sombres dans l’étuve ambiante et son cœur abandonné par les premières gorgées de son alcool. Ses prunelles se fondent dans la foule environnante et, tandis qu’il sirote plus rapidement qu’il ne l’aurait cru, un yokai surgit près de lui. Flamboyant renard aux trois queues déployées, le corbeau tengu ne peut qu’étirer ses lèvres en un sourire ravi. Il acquiesce de la tête avant de se pencher vers l’oreille de l’inconnu pour lui murmurer, comme sur le ton de la confidence : « Seulement si tu m’offres un autre verre. » Parce que sinon, cela n’aurait pas de sens, n’est-ce pas ?
Alors qu’il reprend sa position initiale, il dépose son bras sur la table afin de soutenir son menton de sa main, ses iris désormais largement plantée sur la silhouette qui s’est invitée à ses côtés. Que le kitsune en soit certain, ce soir, il est tombé entre de bonnes mains ; peu importe l’issu de la partie. Serait-ce donc le divertissement tant recherché ? Ankoku désire y croire avec ferveur alors c’est pour cette raison qu’il reprend la parole, plus fort cette fois. Suffisamment pour couvrir le brouhaha ambiant, mais pas assez pour que d’autres les entende. « Alors comme ça, c’est sur moi, pauvre corbeau tengu perdu, que le flambant kitsune que voilà a jeté son dévolu pour la soirée… Intéressant, n’est-ce pas ? » Il le fixe toujours de ses yeux perçants tandis que son index tapote sur sa joue comme s’il était en pleine réflexion.

( @TŌYA )

(C) ETHEREAL

Toya avait observé le corbeau entrer dans son établissement, profitant de la vue sympathique que ce dernier lui offrait par sa simple présence. Ne sachant pas encore qu’il deviendrait sa cible par la suite pour occuper sa fin de soirée. Il était bien trop occupé à se perdre dans ses pensées pour le moment. Aimant observait les aller et venu des gens dans son bar pour voir si ils se plaisent ici ou si potentiellement il devait changer quelque chose. L’homme savait s’y prendre et faisait de son mieux pour que chacun se sente à sa place à La lanterne. C’était en tout cas la réputation qu’il voulait pour son établissement.

Ce fut après son moment d’observation qu’il se décida enfin à quitter le comptoir. S’approchant d’un charmant jeune homme qui semblait être seul pour l’instant. Ce dernier lui décrocha très rapidement un sourire amusé avec sa remarque murmurée. Lui offrir un verre ? Ce n’était pas une condition très compliquée à accomplir pour Toya, qui claqua des doigts pour avoir l’attention d’un de ses employés. Prenant place tranquillement à côté de ce dernier. Alors qu’il laissait son employé faire un aller retour avec le verre demandé. Attendant qu’il soit servi pour lever son propre verre afin de trinquer avec sa nouvelle rencontre. Appréciant déjà le franc parlé du tengu, s’attendant donc à passer une agréable soirée en sa compagnie. Sans réellement savoir où cela irait, il n’avait rien à perdre pour le moment de toute manière donc autant profiter. “Il semblerait. Mais si cela ne te plait pas mon cher, je peux me rendre à une autre table.” Même si il se doutait que ce n’était pas dans l’idée de ce que désirait le corbeau devant lui. “Puis-je avoir un nom ou est-ce trop demander ?” Il ne dirait pas non à un pseudonyme, tant qu’il savait comment s’adresser à lui pour le temps de leurs échanges. Lui n’allait pas mentir sur son nom, ça ne servait à rien de toute manière. Un kitsune du feu était suffisamment rare pour qu’on le reconnaisse facilement. Surtout que Toya ne passait pas inaperçu quand il déambulait dans les rues de Kage no Machi avec ses trois queues rousses et sa charmante paire d’oreilles assortie. Parfois, il disait avoir hâte de vieillir pour obtenir son pelage blanc de kyubi. Mais il en était encore fort loin du haut de ces trois cent vingt ans passé ici et chez les humains.