l'aurait pu s'avancer et se prétendre créateur du monde. l'aurait pu dire qu'il les voit les morts, qu'il les entend les morts. l'aurait pu se faire passer pour un devin, l'aurait pu avoir l'univers du bout des doigts en prônant la carcasse à même le sol. y'a hikari qui suit l'enseignement, qu'est sujette à la possession passagère qui traîne les viscères, peut pas faire plus collée à la terre, de quoi fracasser ses fringues dans la poussière. l'est là, kaneda, accroupi, à la regarder faire dans un silence non loin de la prière, à balancer un conseil entre deux temps. l'a eu de quoi se caler derrière elle, maintenant y fait que la joindre, les mouvements saccadés qu'ont de quoi faire enrager un gundam rouillé, l'a les omoplates qui sont pas loin de sortir de son dos, arracher la peau pour en faire des lambeaux à avaler après minuit. l'est pourtant pas dedans, l'est pourtant trop dedans, l'est balancé entre deux eaux, à pas vraiment chercher l'île lointain, à pas accepter celle qui lui tend la main. peut pas peut pas peut pas l'entend trop vite l'entend trop fort l'entend l'entend si bien si assez que ça lui donne envie d'enfoncer ses doigts jusqu'à ses tympans pour les gratter avec ses ongles en faire quelques bouts en faire un rien en faire un soudain et que ça se taise et que sous ses yeux ça s'affine ça laisse que des bribes de cerisiers en fleurs. s'arrête en plein milieu kaneda, s'arrête au bout de quelques minutes kaneda. l'a la lueur d'hikari qui lui revient en pleine gueule, c'est pas assez pour éclairer une rue entière, elle a tout d'une bougie qui se maintient sur un bout de fil, proche de la cire qui menace de la dévorer. la superbe d'antan. la superbe d'une poupée maintenue par un crochet perçant son thorax, de quoi foutre en l'air son kimono, de quoi abîmer les branchages qui meurent sur sa taille. l'a la respiration paisible, calée sur le tic tac d'une horloge rouillée, se recule kaneda, s'assoit sur le parquet, paumes moites qu'épousent le bois, fait à peine plus d'une heure qu'ils sont là. peut pas peut plus les performances qui s'amoindrissent peut pas peut plus revoir à l'arrière de son crâne les résidus de carcasses qui peinent à pourrir.
- on arrête pour aujourd'hui.